J’ai eu l’occasion de conduire la première voiture électrique de Renault, la Fluence ZE. Voici mes impressions après quelques kilomètres parcourus à son volant.
Quatre roues, un volant, un pédalier : à première vue rien ne semble distinguer la Renault Fluence ZE d’une Fluence diesel. Les premières différences apparaissent au moment de tourner la clé de contact : le moteur ne fait pas un bruit.
Une voiture électrique qui fait du bruit
Si l’une des principales qualités d’une voiture électrique est donc l’absence de claquements et de vibrations, les ingénieurs de Renault ont pourtant fait en sorte que la Fluence ZE fasse… du bruit ! Mais c’est pour la bonne cause : un boîtier déclenche un son à faible allure afin de prévenir les piétons et les cyclistes de votre arrivée.

Seulement 80 km d’autonomie
Passée les 30 km/h, ce bruit s’estompe. Vous pouvez alors vous laisser bercer par le léger sifflement du moteur électrique. Le niveau sonore dans l’habitacle est quasi nul, c’est très reposant. Ajoutez à cela des sièges à l’assise moelleuse, et vous voilà prêt à parcourir des centaines de kilomètres sans vous arrêter.
Chose qui est tout bonnement impossible à faire en Fluence Z.E, car l’autonomie est de 80 km seulement. Ce qui reviendrait à rouler avec une voiture dont la jauge à carburant est constamment sur la réserve.
On a la sensation de rouler dans une voiture dont la jauge à carburant est constamment sur la réserve
Avec une autonomie aussi faible, autant dire que la Renault Fluence Z.E. n’est pas faite pour parcourir de longues distances. Il est même déconseillé d’emprunter l’autoroute car les batteries se déchargent encore plus rapidement. Et la française n’est pas plus à son aise en ville à cause de son grand gabarit (4,75 m).

Pertes de motricité
Le moteur électrique de la Fluence Z.E. n’a pas eu que des effets positifs : l’implantation des batteries a amputé le volume de coffre de 40% (317 litres) et alourdi la voiture de plus de 20% (1540 kilos) par rapport à la Fluence dCi 95. En outre, le train avant peine à faire passer les 226 Nm de couple du moteur électrique.
Les pertes de motricité sont fréquentes et les remontées de couple dans la direction obligent à tenir le volant avec fermeté lors des accélérations. Et que dire de la qualité du châssis, si ce n’est qu’elle est indigne de la marque. Bref, le courant ne passe pas avec cette Fluence ZE.
Bilan essai Renault Fluence ZE
Cette première Renault « électrifiée » ne m’a pas convaincue. Trop chère, trop lourde, trop imposante pour une voiture destinée à circuler en ville et peu pratique avec son coffre à peine plus grand que celui d’une Renault Clio, la Fluence ZE semble avoir plus de défauts qu’elle n’a de qualités. Espérons que le courant passera mieux avec le futur modèle électrique de la marque, la Renault Zoé.
Silence de fonctionnement
Bruit pour alerter les piétons
Position de conduite
Points de recharge intégrés dans le GPS
Utilisation restreinte
Volume de coffre pour une berline
Câble de recharge en option (400 euros)
Motricité
Châssis dépassé
Fiche technique Renault Fluence ZE électrique
Moteur : électrique
Batterie : lithium-ion de 22 kWh
Puissance fiscale : 1 CV
Dimensions (L x l x h) : 4,75 x 1,81 x 1,46
Poids à vide : 1540 kg
Pneus : 205/55 16 pouces
Coffre : 317 litres
Puissance : 95 ch (70 kW)
Couple : 226 Nm dès 0 tr/min
Transmission : aux roues avant
Boîte : variateur électrique
0-100 km/h : 13,7 secondes
Vitesse max : 135 km/h
Autonomie réelle : entre 85 et 135 km
Elle est moche cette voiture, en plus d’être électrique…